Dans la Terre du Milieu…

30 avril au 7 mai 2017

Nous quittons la côte avant la Baie de Plenty pour nous engager dans le centre de l’île jusque dans les gorges de Karangahake, au nord de la région de Kamai qui fut envahie à la fin du 19è siècle par les chercheurs d’or. La mine Martha était à l’époque l’une des mines d’or les plus importantes au monde au milieu d’une forêt humide. La pluie nous poursuit et nous devons nous arrêter dans un campsite, au Dickey Flat pour une fin d’après-midi et une nuit humides. Bloqués dans notre camping-car, on en profite pour une session de d’école, une séance de pictionary et un film après dîner sous la couette. L’éclaircie du lendemain matin nous permet quand même de profiter de la forêt et de randonner deux heures sur The Crown Track, le long de la rivière Waitheta, au milieu d’une végétation dense avec le passage d’un tunnel de 200 mètres au bout duquel sont encore visibles les entrées des mines. La route vers Matamata nous rapproche ensuite de « La Comté » mais nous devrons patienter jusqu’au lendemain pour la visite tant attendue du décor du tournage du Seigneur des Anneaux. Une petite marche (non payante !) jusqu’aux chutes d’eau de Wairere (153m de haut), entre roches couvertes de mousse et racines d’arbres commenceront à nous plonger dans l’ambiance.

Dickeyflat DOC campsite Waihi : kaimai-mamaku-forest-park

Firth Tower Museum  Matamata : 12$NZ par véhicule / Electricité et toilettes

Heureusement, il fait grand soleil pour découvrir Hobbiton. Les garçons ont retrouvé la Comté dès lors où nous sommes entrés un peu dans la campagne de cette région. L’endroit est magique, on se croirait dans le film, on s’attend chaque instant à être interpellé par Gandalf. Ce parc est un grand décor de tournage avec beaucoup de maisons, beaucoup plus de celles que l’on voit dans le film. Chacune a une particularité, une fonction. Mais toutes ‘ont pas été exploitées au tournage. Au milieu du village, un potager où le fermier du coin cultive les légumes et récolte pourvu qu’il y ait toujours des choses qui poussent pour la beauté du spectacle. Et à la fin de la visite, les enfants ont même bu de la bière (sans alcool) dans le décor La taverne du Dragon vert. Même si ce site c’est un peu le parc Disney dans son organisation (en plus petites groupes heureusement et pas de longues files d’attentes !), nous ne regrettons pas de l’avoir fait car le travail des décorateurs qu’on y découvre est vraiment époustouflant.

Hobbiton Movie Set Park : A 20-30 minutes de Matamata / 79$NZ par adulte, 39,5$NZ par ado, gratuit pour 8 ans et moins Hobbiton

En poursuivant plus vers le sud, nous faisons halte à Rotorua, au bord du lac éponyme. La ville n’a pas grand intérêt et nous trouvons un campsite un peu plus loin sur le bord du lac Okareka. Il y fait froid à la nuit tombée et le chauffage du véhicule est bienvenu pour travailler puis nous replonger dans l’univers de Tolkien et Peter Jackson avec le film Hobbit sous la couette. Par chance le temps reste au beau lendemain et cela sublime les paysages de cette région, avec les arbres qui commencent à rougir en ce début d’automne et les champs vallonnés peuplés de vaches et moutons.

Okareka Lake Doc campsite : 13$NZ par adulte / Toilettes sèches

A Waimangu, entre Rotorua et Taupo nous découvrons le seul système hydrothermal au monde dont on connait la date exacte du début de l’activité et qui se trouve sur la ligne de feu du Pacifique qui marque la limite, en Nouvelle Zélande, entre la plaque tectonique du Pacifique et la plaque Indo-Australienne. Dans la nuit du 10 juin 1886, une ligne de cratères s‘est formée depuis le Mont Tarawara, un volcan faussement éteint entré en éruption au nord jusqu’à la vallée de Waimangu, éradiquant toute la vie animale et végétale de la région. Depuis, le plus grand geyser au monde y est entré en activité et la forêt qui s’y est rétablie est le seul écosystème dans le pays ayant subi une dévastation complète après une éruption. Une grande variété de plantes et de micro-organismes spécialement adaptés à la chaleur vivent ici. Nous y randonnons une demi-journée, seuls, sur les parcours entre fumerolles, sources d’eau chaude et terrasses de silice. Le spectacle (payant !) est étonnant ! Nous nous y attardons tant et si bien que nous devons nous résigner à retourner à Roturua à la nuit tombée pour y passer la nuit sur le parking qui accueille les camping-cars au bord du lac en ville, faute de temps pour pourvoir rejoindre un autre campsite. Ce n’est pas top mais surtout une odeur d’œufs pourris nous réveille en pleine nuit. Nous ne saurons jamais si c’est une  mauvaise blague qu’on nous aurait joué ou les relents sulfureux qui parfument la région par moments liés à l’activité géothermique.

C’est vrai qu’on en prend plein le nez ici ! Les piscines de boue bouillonnante à mi-chemin entre Rotorua et Taupo le lendemain sont du même nez. Cela nous rappelle que la terre est parfois hostile et que cela bouillonne fort sous la croûte terrestre dans ces contrées. Ici c’est la nature avec un grand N… C’est d’ailleurs ce qui fait le charme de ce pays et non pas les images d’Epinal que l’on a en tête avec les Maoris. A part croiser les gens nu-pieds faire leurs courses au supermarché par 15°C, on a peu l’occasion d’espérer approcher cette culture ancestrale sauf à payer pour aller voir les reconstitutions dans les villages pour touristes. Nous ne le ferons pas. Donc pour nous, la Nouvelle Zélande c’est avant tout un trip nature. Et pour cela, le pays à beaucoup à offrir. Les chutes d’eau Hureke que nous croisons à proximité de Taupo en sont encore la démonstration avec un débit qui remplit parait-il une piscine olympique à la seconde ! Elles permettent en tout cas de fournir 15% de l’électricité du pays à elles-seules. Et à la nuit tombée, nous rejoignons la lisière de la forêt Pureora où nous dormirons seuls au bord de la rivière Kakaho dans un campsite et où les garçons réussiront à faire un feu pour y faire griller des mashmallows.

Waimangu Volcanic Valley : 85$NZ le pass famille Waimangu

Kakaho Doc campsite : kakaho campsite

Pour accéder à la fameuse randonnée Tongariro Alpine Crossing, l’une des plus belles marches d’une journée au monde parait-il, nous décidons de rejoindre le village Whakapapa et devons finalement nous contraindre à y passer une journée dans un camping pour attendre le retour du beau temps car la pluie est de retour. C’est l’occasion de recharger les batteries, de nous connecter (dans la limite des 500 Mo seulement accordés par le camping (arrgh… ça énerve !) et surtout de profiter des douches chaudes et de la machine à laver ! Nous sommes au village culminant du pays, ici ça commence à piquer au niveau températures mais les neiges tombées sur le Mont Ruhapehi dans la journée, un volcan qui culmine à plus de 2700 en arrière-plan, seront du plus bel effet lors de notre randonnée à venir. Il faut encore attendre une journée de plus pour la rando même si le soleil est de retour le lendemain car les vents et températures ressenties annoncés au sommet sont largement au-dessous de zéro. On se met l’eau à la bouche avec une petite boucle de deux heures aux Tawhai Falls et déjà le spectacle est saisissant entre forêt humide et bush avec vue sur le volcan Ngauruhoe. Mais surtout, cette journée tampon nous permet de rencontrer un petit groupe de français voyageurs comme nous, la famille « Mayarachtev », et le jeune couple Emma et Paul qui les accompagne. Un rencontre qui fait autant de bien aux parents qu’aux garçons après plusieurs jours entre nous quatre…

Le camping-car c’est sympa mais, de notre courte expérience, ça limite quand même l’ouverture aux autres, surtout avec un budget à l’économie et beaucoup de temps passé dans l’habitacle entre la route, les nuits et tous les repas à bord. On a de la chance de tomber sur ces voyageurs vraiment cools avec lesquels nous randonnerons le lendemain la fameuse Tongariro Alpine Crossing. Comme nous, ils choisissent de la faire à moitié en version aller-retour pour éviter de payer les 100$ de navette retour au point de départ indispensable pour qui veut enchainer les 19,4 km, car nous avons dû garer nos camping-cars au début du parcours. Arrivés à 6h30 du matin pour trouver de la place à stationner après une nuit glacée dans le campsite Mangahuia à 6 km du village où le gaz nous a lâchés, nous apprécions le lever du soleil et la chaleur de ses rayons dès le début de la ballade à 8 heures. Nous ne regrettons pas notre choix de mi-parcours car la première partie est sans doute la plus impressionnante entre cratères et anciennes coulées de lave avec les sommets enneigés des volcans qui nous entourent. C’est sûr qu’on n’est pas seuls ici, surtout un samedi par grand soleil, il y a du monde sur la piste. Et l’arrivée aux Lacs Emeraudes, juste avant le Lac bleu est assez encombré pour les photos… Mais on a bien rigolé avec nos compagnons de ballade entre chorégraphies, pause photos, et bataille de boules de neige. On serait bien restés plus longtemps avec eux mais nos routes se séparent ici avec notre quête de gaz vers le sud avant la nuit pour nous, et la remontée vers le nord pour eux. On aura dû finalement rouler longtemps pour trouver un camping gratuit une fois le chauffage assuré et se retrouver au Doc Simpsons Reserve bien après la nuit tombée !

Whakapapa : Whakapapa village

Mangahui Doc campsite : Mangahuia campsite

Famille voyageuse Maëlys, Yaël, Rachel, Téva : http://mayarachtev.fr/

Emma et Paul en vadrouille : https://levoyagedemmarcopaulo.jimdo.com/

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