Triple AAA !

22 au 25 juin 2017

Triple AAA…Ce n’est pas en référence à la qualité de l’andouillette ni à la cochonnaille bien française qui commencent à nous manquer, mais à notre triplet HiroshimA-MiyajamA-OsakA qui suit le classique combo Tokyo-Kyoto. 3 villes en A mais 3 ambiances différentes….

22 juin : Hiroshima

Il y a un « avant » et un « après » à Hiroshima. Cette ville que les américains ont finalement choisie parmi les six listées pour le maximum de dégâts possibles liés à leur topographie et densité, fut bombardée le 6 août 1945 à 8:15. C’est la première utilisation de la bombe atomique de l’histoire. Elle tua presque la moitié de la population qui comptait 350 000 habitants à l’époque et détruisit la ville en cendres dans un rayon de plus de 2 km de l’hypocentre de l’impact de « little boy ». Nous avons décidé de visiter le musée mémorial pour la paix, Hiroshima affichant depuis sa reconstruction un message de paix et de non utilisation d’armes atomiques. C’est une visite intéressante avec les enfants bien que les restes ou les photos des victimes exposés soient parfois difficiles à soutenir. Au-delà du processus technique de l’explosion et de ses effets, ce sont aussi les tractations qui ont précédé la décision, entre les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’URSS pour faire plier le Japon ainsi que la démonstration de force employée par les américains face au spectre de la guerre froide que l’on peut lire au travers de l’exposition. Un musée plutôt bien agencé et interactif avec même quelques traductions en français, d’où l’on ressort un peu K.O. par le poids de l’histoire mais la déclaration de paix lancée par la ville dès 1947 et les appels à actions pour éradiquer le fléau nucléaire nous rend optimistes sur la force de l’Homme à surmonter de telles épreuves. Comme un symbole, chacun de nous quatre a d’ailleurs fait retentir la cloche de cet appel à la paix dans le parc de la mémoire qui entoure le musée. Pas grand-chose d’autre de passionnant à voir dans cette ville à vrai dire, si ce n’est la reconstitution d’une tour du château du 16e reconstruit en 1951 qui explique les origines de la ville et qui expose une belle collection de katanas, de tantos, et de techniques de forge ainsi que quelques armures de samouraïs. Nous avons logé dans une auberge de jeunesse très sympa, sur tatamis et futons propres et confortables.

J-Hoppers Hiroshima Guesthouse : ( à proximité du mémrial à pieds) 97$ les 2 chambres (pas donné pour une AJ) / Naka-ku Dobashi-cho 5-16, Hiroshima, 730-0854 / +81 82 559 9085 /

 

23 au 24 juin : Miyajima

Ce n’est pas le pays de Bambi, même si on y croise de jolis daims en liberté un peu partout, mais une île à quelques kilomètres de Hiroshima que l’on compare souvent au Mont Saint Michel tant par sa vocation première que par le nombre de touristes qui la visitent en journée. Les deux sites sont d’ailleurs jumelés (trop drôle pour ma normande de voir une maquette de son Mont à l’embarcadère à l’arrivée !). On y accède en ferry en 15 minutes et c’est le dépaysement immédiat ! Ici pas de circulation, pas d’immeubles… Une île bien plus grande que la Merveille française, qui combine un lieu saint dont les origines remontent au 6e siècle, des montagnes sacrées et une forêt primaire de toute beauté, le tout qui la classerait parmi le top 3 des plus beaux sites au Japon. Ce qui la rend célèbre c’est avant tout son immense Tori en bois les pieds dans l’eau à marée haute. C’est le portail du sanctuaire d’Itsukushima, classé au patrimoine de l’UNESCO, il culmine à 16 mètres de haut. Nous logeons d’ailleurs juste à côté (à grands frais, mais c’est normal pour ce genre de site) et pouvons profiter de la quiétude de cet endroit une fois les hordes de visiteurs partis sur leur ferry après les dernières huîtres grillées gobées (spécialité locale) et le coucher du soleil. Quel contraste d’ambiance à la nuit tombée avec la journée ! Plus personne dans les petites ruelles à peine éclairées, nous aurons même du mal à trouver un restaurant pour nous servir le soir car quasiment tous les commerces sont fermés. Le lendemain nous grimpons en haut du Mont Misen en téléphérique pour une redescente à pied par la forêt et le parc Momjidani où quelques long serpents (apparemment venimeux d’après les affiches de l’embarcadère) croisés au sol et au-dessus de nos têtes dans les arbres auront largement accéléré le rythme habituel de nos pas ! Très bon timing au final puisque la pluie arrive en milieu d’après-midi, juste quand nous quittons l’île pour Osaka.

Miyajima Traditional Guesthouse & Cultures shiomachian : 194$/chambre quadruple sur tatami & futons / 73-2 Miyajima-cho, Hatsukaichi, Hiroshima-ken 739-0532

 

25 juin : Osaka

Ce qui nous aura le plus marqué dans cette ville c’est sans doute le quartier dans lequel nous logeons par hasard et par économie ! Le quartier des lampions blancs dans les bas-fonds de Abeno…autant dire le quartier rouge de la ville où les dames attendent le client, exposées non pas en vitrine mais dans leur petite boutique signalée par un lampion blanc et à la porte ouverte, chaperonnées par une tenancière à leurs côtés. Certaines sont revêtues de costumes à thème (manga, sport,…), d’autres plus classiques. Les kids restent scotchés et sont même très gênés lorsque nous nous engageons à la nuit tombée le soir de notre arrivée dans le quartier sans le savoir pour trouver de quoi manger. Ce sera peine perdue car mis à part les dizaines de karaokés un peu glauques et les messieurs patibulaires qui peuplent le coin, pas de restaurant possible avec des mineurs. Nous nous rabattons sur un supermarché défraîchi aux frigos éteints et aux produits frais peu appétissants pour acheter les fameuses boîtes de noodles lyophilisées bon marché qui sauvent toujours. Pourtant Osaka a la réputation d’être une des villes les plus gourmandes du Japon et c’est ce que nous constaterons le lendemain notamment au marché Kuromon avec ses étals de fruits de mer et de poissons. C’est aussi une ville riche aux buildings et commerces ultra riches, aux centres commerciaux démesurés, ainsi qu’une ville bruyante en effervescence, notamment dans le quartier de Numba où les salles de Pachinko ne se comptent plus, un croisement entre le flipper et la machine à sous qui se pratique avec des billes en métal. Encore un paradoxe japonais dans ce pays où les jeux d’argent sont théoriquement prohibés dans le pays ! Un japonais sur 4 y jouerait régulièrement…. Un business parmi le top 5 de l’économie nippone et qui profiterait aux Yakusas…

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