17 au 21 juin 2017
Ancienne capitale de l’Empire, Kyoto contraste par son calme après l’effervescence tokyoïte. C’est pourtant une grande ville, avec plus de 1,5 millions d’habitants, située dans la région du Kansai, sur l’île principale de Honshù. Pas de néons ici mais des ruelles et des petites maisons basses comme on se l‘imagine dans ce pays. Nous y restons 5 jours pour prendre le temps de visiter quelques temples et sanctuaires innombrables dans la ville et ses alentours. Entant logés à proximité, nous commençons notre marathon culturel par Nishi Hongwan-ji, le temple mère du courant boudhique Jodo établis au 12è siècle. Datant du 17ème le Goeido est l’une des plus grandes structures en bois du Japon. Avouons que nous n’y connaissions rien avant de le visiter, mais on aime bien de temps en temps faire genre dans le blog ! Et ça nous permettra de nous en rappeler plus tard… Et dans la catégorie structures monumentales, le temple aux 1001 Boudhas, le Sanjunsangen-do, est lui aussi impressionnant avec une bâtisse en bois de cyprès du Japon du 12ème inchangée depuis 700 ans, la plus longue dans sa catégorie dans le pays avec ses 120 mètres de long. Pas de photo possible au sein de ce trésor national qui expose donc 1001 statues de Boudha, comme son nom l’indique, que l’on aperçoit perdus au milieu des groupes scolaires venus les admirer.
Nous poursuivons avec le Kiyomizudera, un complexe syncrétique comprenant un temple bouddhique et un sanctuaire shinto, situé dans le quartier de Higashiyama à l’est de Kyoto. Il constitue l’une des visites les plus populaires de la ville, donc forcément on n’est pas seuls ! Dommage que le site soit toujours en rénovation (et cela depuis plusieurs années) mais c’est ici que l’on peut voir le plus de japonais en visite dans leur kimono ! Il y d’ailleurs plusieurs boutiques de location alentours mais nous n’avons pas osé le ridicule de certains occidentaux qui comme eux revêtent l’habit traditionnel à l’occasion. C’est dingue comme la démarche à petit pas dans les sandales à semelle de bois ne s’improvise pas ! Les japonais, eux, savent en revanche combiner tradition et modernité car tous se prennent en photo avec leur smartphone, fiers de leur habit…. Une fois la visite terminée, ce site haut perché offre l’opportunité d’une ballade en descente vers le quartier de Gion, au travers de ruelles très pittoresques et bien agréables bien que bordées de boutiques souvenirs. On aura beau épier, pas beaucoup de véritables Geisha ni de Maikos (apprenties Geisha) en vue dans ce quartier en début de soirée…. Elles sont pourtant encore près de 200 à officier à Kyoto, en consacrant leur vie à la pratique artistique raffinée des arts traditionnels japonais pour des prestations d’accompagnement et de divertissement destinées à une clientèle très aisée. Ces dames de compagnie, qui ne sont pas des prostituées, cultivent le raffinement artistique dans divers domaines tels que l’habillement en kimono, la musique classique, la danse, les rapports sociaux et la conversation, des jeux… On aurait bien aimé en profiter mais c’est hors budget ! Nous sommes quand même sous le charme de Gion où nous ne pouvons nous empêcher de nous rappeler l’histoire dramatique de Chiyo racontée dans le superbe roman d’Arthur Golden, « Mémoires d’une Geisha ».
Plus loin, en passant la rivière Kamo qui traverse la ville, dans la rue Pontocho, les restaurants étalent leurs terrasses sur les berges et ce sera pour nous le terme d’une première journée de marche intense et l’heure d’un apéro bien mérité dans la douceur de la brise nocturne estivale. Autre journée, autre visite… cette fois à l’écart de la ville, au sud de Kyoto à Inari, le sanctuaire Fushimi est sans doute l’un des plus beaux que nous ayons fait. Une randonnée pédestre de plus de deux heures le long d’une vallée, balisée par des milliers de portiques vermillon appelés torii. On apprendra plus tard que ces 10000 portiques sont en fait une sorte de publicité, financés par des hommes d’affaires et des sociétés qui les payent cher et les signent. Peu importe, quand on ne lit pas le japonais, l’esthétisme est bien là et les points de vue très photogéniques ! Kyoto est aussi une ville idéale pour se perdre à vélo. Nous avons pédalé toute une autre journée jusqu’à la bambouseraie au nord-ouest de la ville, puis au Kinkaku-ji au nord, temple boudhiste inscrit au Patrimoine de l’Unesco bien qu’ayant brûlé plusieurs fois et toujours reconstruit à l’identique. Le très beau roman de de Yukio Mishima relate d’ailleurs la dernière destruction de 1950 et l’obsession de son personnage principal pour la beauté du pavillon. Il est surnommé le Pavillon d’Or pour ces magnifiques façades recouvertes à la feuille d’or et il est extrêmement fréquenté par les visiteurs. Son côté bling-bling n’est d’ailleurs pas très raccord avec le style zen japonais ni les hordes de touristes qui gâchent un peu sa visite.
Nous aurons beaucoup moins de monde en terminant notre pédalage jusqu’au plus ancien dojo du Japon, le « vieux » Butodoken, où nous avons discrètement assisté à un cours de Naginatajutsu (respectueusement assis sur les tatamis, aïe… ça fait mal aux genoux ! ), un art martial japonais maniant une sorte de hallebarde, davantage pratiqué aujourd’hui par les femmes car à l’origine il était enseigné aux femmes de samouraï pour leur permettre de défendre leur maisonnée. Notre dernière expérience à Kyoto sera évidemment une cérémonie du thé. Quel meilleur endroit pour y assister ? Accueillis dans la maison de thé En, dans le quartier de Gion, nous y découvrons les différentes étapes de cet art mais pouvons aussi le pratiquer à notre tour en petits groupe de 6 personnes. Les kids n’ont pas forcément apprécié l’amertume du matcha mais ils ont été bien attentifs et respectueux tout au long de la démo, on est trop fiers d’eux !
Hotel One more Heart : Shihijo Omiya 1 / chambre quadruple, SDB et kitchenette : 73$/nuit A 15 minutes à peid de la gare – 600-8822 Shimogyo Ward, Shimogyo-ku, Urakatacho, Kyoto
Location de vélos : 1000 yens/jour/vélo
Cérémonie du thé : 10000 yens pour 4 / 272 Matsubara-cho, Higashiyama-ku, Kyoto /Butodoken En cérémonie du thé
1 Comments
savary raymonde 7 années ago
quelle chance!!!
votre tête va être trop petite pour emmagasiner tous ces souvenirs